Pop Culture Log #001
Histoire de commencer l'année en beauté, voici une liste de tout ce que j'ai regardé, lu et écouté ces derniers jours.
Je serai plus détaillé à l'avenir, avec parfois des articles individuels pour certains sujets. Mais en attendant, voilà quelques brèves recommandations.
À noter que ce format n'a rien d'original. C'est une idée de Jason Kottke, qu'on retrouve sur son formidable blog kottke.org que je lis depuis des années. Chez lui, ça s'appelle Media Diet et je vous conseille chaudement d'y jeter un œil.
Enfin, sachez que Steven Soderbergh a lui aussi une (longue) liste de tout ce qu'il "consomme" culturellement parlant. Sauf que la sienne est annuelle. C'est à retrouver sur son site Extension 765.
Bref, trêve de bavardages, voici toute la pop culture que mon cerveau fatigué a bouffée entre le 1er et le 7 janvier 2025.
Cinéma
✱ A Real Pain
Je n'avais pas vu le premier film en tant que réalisateur de Jessen Eisenberg (When You Finish Saving the World). Mais j'ai beaucoup entendu parler de ce A Real Pain, dans lequel deux cousins visitent la Pologne, sur les traces de leur grand-mère. J'étais un peu dubitatif au début (je ne suis pas juif, et pas directement touché par l'Holocauste), mais Eisenberg, qui a également écrit le scénario, parvient à tirer de ce road trip atypique une histoire finalement universelle. C'est assez beau et émouvant. Et quel rôle pour Kieran Culckin, qui est une fois de plus incroyable et à fleur de peau (un peu comme Roman Roy dans Succession). — Le film est actuellement dans les salles belges.
✱ Wicked
J'ai détesté de la première à la dernière seconde. Quand ça chante, ça en fait de caisses. Certes, les décors sont "vrais" et bien foutus mais c'est tellement filmé et éclairé avec le cul que ça ne sert à rien. Ça joue pas vraiment bien. C'est long. Terrrriblement premier degré. Et pourtant, j'adore les comédies musicales. J'aime bien Wicked. Je n'ai rien contre les adaptations au cinéma. Mais là c'est tellement indigeste. Et le duo Ariana Grande / Cynthia Erivo n'arrange rien (oui, elle savent chanter, mais c'est pas plaisant à écouter pour autant).— Le film est actuellement dans les salles belges.
✱ Cry-Baby
Premier rattrapage de l'année. Je ne sais pas pourquoi ce film m'avait échappé. C'est drôle, c'est tellement vintage et bordélique. C'est vraiment un réal et des acteurs qui prennent leur pied, et ça se ressent encore 35 ans plus tard. — Disponible notamment sur LaCinetek.
✱ Mars Express
Joli, et la SF à la française ça passe plutôt bien (on peut dire merci à Guillaume Singelin). Mais Mars Express est plombé par un casting qui n'en a visiblement rien n'a foutre d'être là. Qu'est-ce que ça joue mal, c'est fou. Qu'on file un Redbull à Léa Drucker, elle va nous claquer dans les bras là. — Disponible sur BeTV Go ou en Blu-Ray.
✱ Timestalker
Sans mauvais jeu de mots, les comédies de voyage dans le temps ont... fait leur temps. Timestalker, de et avec Alice Lowe, le prouve une fois de plus. Ici, une meuf tombe amoureuse du même gars à différentes époques, et meurt à chaque fois. C'est pas vraiment drôle, ni original. — Disponible auprès de votre cousin doué en informatique.
✱ Smile 2
Le premier film, malgré une bonne idée de départ, était décevant. Cette suite est bien meilleure. Ce n'est toujours pas un grand film, mais transposer le problème (ce sourire malsain et contagieux) dans le monde du spectacle, avec une artiste en crise "à la Britney", c'est efficace et ça me donne même envie de voir un éventuel troisième volet. Et pour ceux qui se demandent : c'est plus gore qu'effrayant. — Disponible à la location.
✱ Bird
C'est pas subtil pour un sou (les plans à l'iPhone, les plans sur les oiseaux, les petits films projetés sur le mur). Mais on sent malgré tout la patte d'Andrea Arnold. Côté casting, Nykiya Adams fait le taf, et Franz Rogowski est plus beau que jamais. Dommage pour Barry Keoghan, que je ne peux plus voir en peinture (et encore moins torse nu, par pitié...) — Le film est actuellement dans les salles belges.
✱ We Live in Time
Je n'ai rien contre les films tristes, mais We Live In Time est avant tout un film qui veut nous faire pleurer, avant de nous raconter une histoire. L'inverse aurait été moins manipulateur. Puis, autant je trouve qu'Andrew Garfield se bonifie avec l'âge, autant je me rends compte que je n'aime pas tant que ça Florence Pugh. Elle était cool dans Midsommar, mis pour le reste... — Le film est actuellement dans les salles belges.
✱ The Front Room
Autre film signé A24, et surtout signé du duo Max et Sam Eggers, qui ne sont autres que les frères de Robert Eggers (The VVitch, The Lighthouse, Nosferatu). Et malheureusement pour eux, ils n'ont pas le même talent que leur grand frère. The Front Room est gênant, on dirait un film basé sur une fausse bande-annonce d'un film d'horreur qui aurait sa place dans une comédie parodique de Ben Stiller. Il faut le voir pour le croire (et en même temps, ne vous infligez pas ce truc). — Disponible auprès de votre cousin doué en informatique.
✱ 28 Days Later
Toujours aussi cool et tendu, surtout vers la fin. Je me souvenais principalement du début du film, avec ces rues de Londres désertique. J'avais un peu oublié la fin, qui est tellement intense. Autre bonne surprise, la présence des toujours excellents Brendan Gleeson et Christopher Eccleston. Hâte de revoir 28 Weeks Later, et dans le courant de l'année, le très attendu 28 Years Later. — Bientôt disponible en streaming, ou en DVD dans votre médiathèque
Stand Up / Humour
✱ Michelle Buteau : A Buteau-ful Mind at Radio City Music Hall
J'l'aime bien Michelle Buteau. Elle est naturellement drôle, et pour moi, c'est un peu le principal. Bon, on sent que c'est pas vraiment une heure qui a été rodée. Elle monte sur scène dans ce special pour garder une trace et ne pas se faire oublier entre deux projets (dont sa série Survival of the Thickest). Et elle aborde des sujets bateau, qui concernent principalement sa vie de couple. C'est un peu paresseux mais encore une fois, elle est drôle, donc ça passe. Par contre, s'attaquer à Dave Chappelle et ses positions à chier sur les personnes trans, c'est bien. Le faire dans un special, c'est pas utile. Ça sent le coup de pub et elle n'a pas besoin de ça (même si je suis d'accord avec elle). — Disponible sur Netflix.
✱ Ronny Chieng : Love to Hate It
Toujours aussi hautain, toujours aussi efficace. C'est une machine. Il m'énerve, parfois. Mais à chaque fin de spectacle, je me dois de reconnaître qu'il est vraiment fort. Puis, les humoristes asiatiques sont rares et il a des sujets qui sortent forcément de l'ordinaire (notamment son classement des Asiatiques les plus cool du moment). — Disponible sur Netflix.
✱ Cunk on Life
Ce n'est pas du stand-up, mais bordel qu'est-ce que c'est drôle. J'ai éclaté de rire à de nombreuses reprises, et c'est trop rare pour ne pas le souligner. Diane Morgan est parfaite en Philomena Cunk. Le "What the fuck is this ??" qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux est d'ores et déjà un grand moment de 2025. — Disponible sur Netflix.
Séries
✱ Going Dutch
C'est le retour de Denis Leary, qu'on aime bien, mais qui est un peu devenu la nouvelle Martine. Après Martine à la plage et Martine à la ferme, on a droit à Denis Leary en flic (The Job); Denis Leary en pompier (l'excellente série Rescue Me); Denis Leary en rock star (Sex & Drugs & Rock & Roll) et maintenant Denis Leary en militaire. Le pitch est classique (un militaire puni qui est envoyé dans une base militaire nulle aux Pays-Bas). C'est créé par Joel Church-Cooper, qui avait signé la sympathique série Brockmire avec Hank Azaria. Donc je vais lui laisser une chance. Mais ça ne sera pas une révolution, ça c'est certain. — Diffusé sur FOX. Disponible auprès de votre cousin doué en informatique.
✱ Lockerbie : A Search for Truth
Un fait divers réel (ici l'explosion d'un avion au-dessus du village de Lockerbie en Écosse, en 1988) ne donne pas toujours une bonne série ou un bon film. La preuve avec cette mini-série pantouflarde, avec un Colin Firth peu convaincant en docteur à la recherche de la vérité. Je ne pense pas continuer, mais plutôt regarder un petit documentaire sur le sujet, histoire d'être à jour. — Disponible sur Peacock ou auprès de votre cousin doué en informatique.
✱ Frenchie Shore
Bah écoutez, on a tous nos péchés mignons. Je ne mate pas la télé, et encore moins de la télé-réalité, mais j'avoue que j'ai un petit faible pour Frenchie Shore. J'étais fan de Jersey Shore (et la suite, Family Vacation), du coup cette adaptation française est parfaite pour glander et me relaxer dans mon bain. — Disponible sur Paramount +.
✱ Laid
Adaptation d'une série australienne, avec un pitch de départ plutôt cool : une meuf découvre que tous ses ex meurent un à un. Ça vaut vraiment le détour pour Stéphanie Hsu, qui porte le projet sur ses épaules. C'est drôle et frais, à tel point qu'on parvient (presque) à oublier que l'horrible Zosia Mamet joue un second rôle. — Disponible sur Peacock ou auprès de votre cousin doué en informatique.
BD / Manga
✱ Ne m'oublie pas, d'Alix Garin
J'ai enfin lu el très bon "Impénétrable", de l'illustratrice belge Alix Garin, fin 2024. Du coup j'ai enchaîné avec "Ne m'oublie pas", qui est son premier roman graphique. Ça parle d'Alzheimer, et d'un drôle de road trip. C'est bouleversant, même si graphiquement, on sent que c'est un premier projet (Impénétrable est plus abouti sur ce point). — Disponible en librairies, aux éditions Le Lombard.
✱ Délivrance, de Kim Gérard
Je ne sais pas comment je suis tombé sur ce roman graphique. Je pense que la couverture m'a interpellé et j'ai enfin trouvé le temps de m'y mettre. C'est très spécial, presque "dérangeant", et j'ai vraiment adoré. Ça parle d'un monde post-apocalyptique et de deux frères qui sont obligés d'user de la violence pour ne pas sombrer dans la folie. Ca détonne un peu, par rapport aux univers post-apocalyptiques qu'on connaît. Ici, même dans la laideur et la noirceur, il y a une sorte de poésie violente. Puis graphiquement, c'est un sans-faute. — Disponible en librairies, chez Glénat.
✱ Darwin's Incident, de Shun Umezawa
Manga conseillé par un sympathique vendeur (chez M.C.B.D, dans le 11e à Paris, pour ne pas le citer). Une fable écologique avec un personnage principal mi-humain mi-chimpanzé, et son combat face à une association de défense des animaux qui penche un peu trop du côté du terrorisme. Pas mal du tout, y' un côté revival de la Planète des Singes qui me plaît beaucoup. Hâte de lire les autres tomes. — Disponible en librairies, chez Kana.
✱ Un travail pour Fantomiald, de Batem et Nicolas Pothier
C'est rare que je sois déçu par la collection Disney de Glénat. Mais ce Fantomiald est trop brouillon. Dans les dessins déjà. C'est pas vraiment beau, on dirait presque du dessin de presse. Alors que, merde, rater les canards post-Carl Barks et Don Rosa, faut le faire. Puis c'est rarement drôle. C'est même lourd, avec des jeux de mots dont on se serait bien passés. Dommage, parce que Fantomiald méritait cette belle vitrine. — Disponible en librairies, chez Glénat.
Musique
✱ DeBÍ TiRAR MáS FOToS, de Bad Bunny
Autant vous le dire tout de suite : je n'y connais rien en musique. Ou du moins, je n'ai pas les termes et les connaissances pour expliquer mes choix. Du coup je ne peux pas argumenter, mais juste vous dire que j'ai écouté le nouvel album de Bad Bunny, et que j'ai trouvé ça très bien (surtout les morceaux LO QUE LE PASÓ A HAWAii et VOY A LLeVARTE PA PR). C'est rythmé, c'est dansant, c'est ensoleillé (quand je vous dis que je ne sais pas parler de musique). Et c'est surtout parfait à écouter d'une traite, parce que l'album n'est pas répétitif (la seconde partie est plus douce que la première).
Jeux Vidéo
✱ Monument Valley 3
Petite déception. Je pense que je l'ai trop attendu, et au final, Us Two Games se répète pas mal. Certes, il y a toujours quelques trouvailles (notamment le niveau quatre, qui est à tomber tellement c'est beau), mais les nouveautés n'apportent pas grand-chose (surtout ce bateau, peu pratique à diriger). — Disponible uniquement via Netflix Games.
✱ Signalis
Ce jeu était dans ma pile to-play depuis quelque temps. Mais quand j'ai vu les messages d'Adrien Roche sur Bluesky, j'ai su que ça allait être mon premier jeu de l'année. Difficile d'en parler sans trop en révéler. Sur papier, c'est un survival horror classique. On incarne un personnage qui voyage dans des lieux abandonnés. On trouve un puzzle dans telle pièce, sa solution dans une autre, et petit à petit, on découvre l'histoire et tout l'univers imaginé par les équipes de Rose-Engine. Mais en réalité c'est bien plus que ça. L'ambiance est folle, et c'est prenant dès la première seconde. Je suis loin d'avoir terminé, mais j'adore y replonger chaque jour. — Disponible sur Windows, Nintendo Switch, Xbox One et PlayStation 4.
YouTube
✱ YouTube is obsessed with AI, de Drew Gooden
Tout est dans le titre. Les vidéos "commentaires" de Drew Gooden sont toujours cool (peut-être un peu moins originales ou pertinentes ces derniers temps). Mais ici, il trouve un terrain de jeu parfait pour son humour et son sens de l'observation. La seconde partie, sur les commentaires YouTube suggérés par l'IA de Google, est à la fois drôle, pathétique et déprimante.
✱ My Favorite Handhelds of 2024, de Retro Game Corps
Russ est, comme beaucoup, un passionné de jeux vidéo et de retrogaming. Et à ce jour, je n'ai pas trouvé mieux que sa chaîne (et son site), consacré aux consoles rétrogaming. Vous ne trouverez pas plus complet que ce récap' 2024, qui m'a personnellement donné envie d'acheter une Retroid Pocket 5.
✱ Le monologue de Nikki Glaser aux Golden Globes
C'est la meilleure, et ce depuis quelques années déjà. Elle a répété que ce job d'host la stressait, et tant mieux. Parce qu'elle a bossé comme une dingue, avec les meilleurs auteurs de late night, et qu'elle a testé plusieurs vannes en rodage. Le résultat est un sans-faute. Ce qui n'est pas surprenant. Le travail paye toujours, et y'a personne qui bosse plus que Nikki Glaser. Petit conseil : les vannes qu'elle n'a pas retenues sont géniales, et elle en cite quelques-unes chez ce crétin de Howard Stern.
✱ The 30 best films of 2024, de Little White Lies
Je ne suis pas du tout d'accord avec ce top ciné 2024 des équipes du (très beau) magazine Little White Lies. Mais rien que pour le montage, ça vaut le détour. C'est le genre de compilation qui rappelle pourquoi on kiffe le cinéma (ouais c'est cliché de dire ça mais c'est vrai). C'est à voir par ici, à cause de la limite d'âge qui empêche de l'embed.
Voilà, c'est tout (et c'est déjà pas mal) pour cette semaine !